- défeuiller
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défeuillerv. tr. Litt. Enlever ou faire tomber les feuilles (d'un arbre).|| v. Pron. Perdre ses feuilles. Arbre qui se défeuille.⇒DÉFEUILLER, verbe trans.Vieilli. Dépouiller une plante de ses feuilles; p. ext. dégarnir une fleur de ses pétales. Synon. usuel effeuiller. L'ondée abat et défeuille la fleur (LAMART., Chute, 1838, p. 883). En défeuillant vos rameaux, chantez, magnanarelles! (LAMART., Cours litt., 1859, p. 267).— Emploi pronom. Perdre ses feuilles ou ses pétales. Cet arbre se défeuille (Ac. 1932). Dans un vase, des fleurs se défeuillaient (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1424).♦ P. métaph. Les lénitives histoires, les douces malvacées de l'auteur anglais se défeuillèrent (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 177). C'est l'Automne prodigieux Où se défeuillent les étoiles (MONTESQUIOU, Hort. bleus, 1896, p. 283).Rem. 1. ,,Aujourd'hui ce verbe n'est guère usité qu'au participe passé et à la forme pronominale`` (Lar. Lang. fr.). La docum. offre des ex. de défeuillé, ée, part. passé employé comme adj. Qui a perdu ses feuilles. Les arbres étaient à demi défeuillés (R. ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 792). P. compar. plaisante. Mon carnet de chèques défeuillé comme un platane à l'automne (ARNOUX, Écoute, 1923, p. 165). 2. On rencontre ds la docum. a) Défeuillement, subst. masc., néol. d'aut. Action de dépouiller une plante de ses feuilles; résultat de cette action, en emploi fig. Et la feuille et le fruit et le défeuillement Et les rameaux cueillis (PÉGUY, Tapisserie N.-D., 1913, p. 689). Non attesté ds les dict. b) Défeuillaison, subst. fém. ,,Chute des feuilles d'un arbre, époque à laquelle elle arrive`` (LITTRÉ). Quasi-synon. défoliation. Accueilli par Ac. Compl. 1842 et la plupart des dict. gén. c) Défeuillage, subst. masc. Action d'ôter les feuilles d'une plante pour favoriser la maturation des fruits. Accueilli par Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et QUILLET 1965.Prononc. et Orth. :[defœje], (je) défeuille [defœj]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. Av. 1262 intrans. « perdre ses feuilles (d'un arbre) » (RUTEBEUF, La Griesche d'hiver, 1 ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 521). Dér. de fueiller « se couvrir de feuilles » 1181-91 (CHR. DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 70); préf. dé-. Fréq. abs. littér. :8 (défeuillé : 12). Bbg. GOHIN 1903, p. 253 (s.v. défeuillé). — SAUVAGEOT (A.). Latinisation et écon. In : [Mél. Michéa (R.)]. Ét. Ling. appl. 1971, n° 2, pp. 119-120.défeuiller [defœje] v. tr.ÉTYM. Av. 1262; de 1. dé-, feuille, et suffixe verbal.❖♦ Littér. Dépouiller de ses feuilles. ⇒ Effeuiller, défolier. || L'automne a défeuillé les arbres, la campagne. — Pron. || Arbres qui se défeuillent.——————defeuillé, ée p. p. adj.♦1 La campagne, encore verte et riante, mais défeuillée en partie, et déjà presque déserte, offrait partout l'image de la solitude et des approches de l'hiver.Rousseau, Rêveries, 2e promenade.1.1 Enfin, ils purent aborder dans une sorte de golfe où s'était arrondie une petite prairie rousse, portant quelques noisetiers défeuillés et des touffes de buis.J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 275.♦ Par ext. || Rose défeuillée, qui a perdu ses pétales.2 (…) cette femme solitaire et droite, comme une rose triste qui d'être défeuillée a le port plus fier.Colette, la Naissance du jour, p. 229.❖DÉR. Défeuillage, défeuillaison.
Encyclopédie Universelle. 2012.